Brume (Christian Renou) est un compositeur / sculpteur de sons français de musique concrète plutôt prolifique, qui s’est fait sa propre place grâce à son mélange de collages de sons, d’electro-acoustique et de noise. Ses compositions reposent sur des montages denses et rapides, et marient des dynamiques et cacophonies mettant à la fois les éléments de discontinuité et de continuité en avant.
Pourquoi le nom « Brume » : il aime à forger un côté esthétique « incertain », que celui-ci soit visuel, sonore ou autre, et à solliciter l’imagination de l’auditeur et la sienne aussi avant tout.
« Brume », l’un des musiciens les plus révélateurs de la scène alternative.
Fait-il d’ailleurs partie de la scène alternative, ou des « musiques nouvelles », expérimentales voire alternatives? « Non, non et non! dit Brume, j »en ai ras le cul de toutes ces étiquettes à la con!!! Soyons sérieux, ça veut dire quoi de répertorier, de classer, de ranger, de systématiser… C’est de de la nourriture pour trous du cul journalistiques, de pisse-froids ». C’est dit. « Aujourd’hui, certains monopoles l’on réduite (ndlr la musique) à une forme unique, simpliste, monolithique, avalable et digérable par 90 % de couillons encore en vie et qui vivront encore et à jamais dans ce monde. C’est du marketing ! mais, soyons réalistes, le naturel ne paye pas » dit Brume. Pour lui la notion d’anti-musique est une théorie biodégradable; non, lui fait de la musique. Mais il aime bien le duo THE HATERS, qui revendique avec humour son côté anti ; il dirait plus que les HATERS, qu’il est « anti-anti »…
BRUME est une manifestation de sa propre âme au même titre que ça le serait pour un peintre . Il fait le rapprochement avec l’art pictural, et pense la musique sous forme « optique ». Quand il façonne des sons, il pense à des couleurs, et quand il assemble et gère ces sons, il pense à des coups de pinceaux. Et ça, personne ne peut le faire pour lui.
Font partie de son environnement sonore les vieux PIERRE HENRY, les 1ers PERE UBU, SPK, THE RESIDENTS, DOME, 23 SKIDOO, CHROME, Phil Glass, le 1er SUICIDE, MAGMA, ART ZOYD, HELDON, même VAN DER GRAAF GENERATOR, CAPTAIN BEEFHEART, et NEU, les 1ers FAUST… La scène actuelle lui semble très pauvre et ne l’intéresse pas.
Mais pour lui les inspirations ne se trouvent pas obligatoirement dans le domaine sonore. Tout et n’importe quoi peut créer un déclic, une piste à exploiter: Un clair obscur dans un appartement, le vent dans les arbres, un évier qui se débouche et qui fait « blub blub blop… », un enculé qui jette une boite vide de soda par la fenêtre de sa bagnole, une discussion entre primates, puante de stupidité et d’agressivité, une centrale de crémation de déchets ménagés…
Et quand Brume a les oreilles saturées de musique, il s’essaie à la sculpture. Il ne peut rester inactif. Mais Brume aime l’idée de créer un flux, du public qui change la donne, et la musique permet cela. Sa musique traverse ses quatre murs et va se vaporiser aux antipodes. C’est pour lui très fortifiant et cela engendre un dialogue constructif, évolutif avec les gens. Selon lui on ne peut rester seul dans sa minorité car cela implique « l’auto-asphyxie », il est primordial d’avoir des récepteurs, de créer une boucle d’échanges d’idées, d’impressions avec les gens.
1978: premiers pas avec un orgue farfisa, inspiré par les paysages surréalistes à la Fripp & Eno; expérimente expérimente expérimente.
1985: création de Brume rec.
1986 – 2000: en plus de vinyles, Cds, cassettes, Brume réalise aussi des bandes sons pour des artistes visuels.
2000: Brume arrête tout. Régénération.
2008: 30 ans après son premier son, Brume recommence ses expérimentations.
Pour notre plaisir.